Améliorer la prise en charge de la santé des femmes tout au long de leur vie - N° 1556
Résumé
Cette proposition de loi vise à améliorer la prise en charge de la santé des femmes en France. Malgré le fait que les femmes représentent 52% de la population, leurs besoins spécifiques en matière de santé sont souvent ignorés, entraînant des inégalités, des retards de diagnostic et des préjugés. Les femmes ont tendance à négliger leur propre santé au profit de celle de leurs proches, ce qui conduit à des consultations tardives et des diagnostics à des stades avancés. De plus, certaines pathologies féminines sont méconnues ou minimisées, comme l’infarctus du myocarde, souvent associé aux hommes, ou les souffrances psychologiques, souvent attribuées à des ‘fragilités émotionnelles’. La sous-représentation des femmes dans les essais cliniques est également un problème. Bien que des avancées aient été faites (stratégie contre l’endométriose, prise en compte de la ménopause, gratuité de la contraception pour les moins de 26 ans, arrêt de travail pour fausse couche), le chemin est encore long. La proposition de loi souhaite transformer ces constats en actions concrètes pour une santé des femmes pensée de l’adolescence à la séniorité, incluant prévention, accès aux soins et reconnaissance des spécificités féminines.
Liste des modifications
Consultation obligatoire pour les adolescents (Article 1): Instaurer une consultation d’information et de prévention obligatoire pour les jeunes de 12 à 16 ans, réalisée par un médecin, gynécologue ou sage-femme. Cette consultation, entièrement prise en charge et sans avance de frais, abordera la santé psychologique, la puberté (menstruations, contraception), la vie affective et sexuelle, et les addictions.
Prise en charge des pathologies féminines invalidantes (Article 2): Faciliter la prise en charge des soins, traitements et examens liés aux pathologies féminines invalidantes, en les incluant dans les affections de longue durée (ALD) pour reconnaître leur impact sur la vie personnelle et professionnelle.
Constat d’incapacité de travail pour l’endométriose (Article 3): Autoriser les sages-femmes et les infirmiers en pratique avancée à constater l’incapacité de travail liée aux symptômes d’une endométriose diagnostiquée.
Adaptation de la médecine du travail (Article 4): Intégrer la nécessité d’adapter la médecine du travail aux besoins spécifiques des femmes, en prenant en compte leurs enjeux de santé féminine dans le cadre de l’emploi.
Programme national de dépistage cardiovasculaire (Article 5): Mettre en place un programme national de dépistage des facteurs de risque cardiovasculaire pour les femmes à différentes tranches d’âge (18-25 ans, 45-50 ans, 60-65 ans, 70-75 ans). Ce dépistage tiendra compte des différences de symptômes entre hommes et femmes et sera accessible, y compris dans les déserts médicaux via des dispositifs mobiles ou de téléconsultation.
Rapport sur la sous-représentation des femmes dans les essais cliniques (Article 6): Demander au Gouvernement de remettre un rapport au Parlement dans un délai d’un an, évaluant la parité et l’équité dans les essais cliniques en France, notamment concernant la participation des femmes. Ce rapport devra identifier les inégalités, analyser leurs conséquences et formuler des recommandations pour une meilleure prise en compte des spécificités féminines et une recherche plus inclusive.